Auteure : Audrée Wilhermy
Éditeur : Leméac
Thématique : Conte, Contemporain
Parution : 1 mars 2014
Prix : 11
Résumé :
Un manoir obscur et fascinant, dans une cité hors du temps. Celui qu’on appelle l’Ogre attire à lui des proies presque consentantes pour les aimer puis les tuer. Mais d’où viennent ces femmes ? Pourquoi se donnent-elles à lui ? Elles le racontent dans les carnets qu’elles laissent derrière elles et que Féléor assemble en un curieux livre – ses Sangs.
Mercredi, Constance, Abigaëlle, Frida, Phélie, Lottä, Marie : sept femmes, et autant d’expériences du désir et de la mort, sept écritures qui disent la féminité, le narcissisme, la soumission tantôt feinte, tantôt amusée.
Polyphonique et amorale, poétique et sulfureuse, cette réinterprétation virtuose du conte de Barbe bleue, par Audrée Wilhelmy, n’est pas pour les enfants.
Mon avis :
Au travail, on a décidé de faire des livres mystères pour Noël. On a donc chacun choisit nos coups de cœur (perso, j’ai pris Quand la nuit devient jour et Edelweiss). Le coup de cœur d’une de mes collègues était Les sangs d’Audrée Willhelmy. J’en ai donc profité pour le découvrir.
« Ce sera la dernière fois, mais il sentira quand même qu’aucune femme, jamais, ne l’a aimé ou ne l’aimera comme je l’aime, c’est-à-dire à en mourir pour lui. »
Ce roman est l’histoire de Barbe Bleue à travers ses sept femmes. Chacune raconte sa vie aux côtés de Féléor mais aussi comment leurs morts sont survenues et pourquoi. Mercredi, Constance, Abigaëlle, Frida, Phélie, Lottä et Marie ont toutes eut une importance dans la vie de Féléor et la majorité sont mortes pour son amour. Parce que oui, Féléor est un peu fou – voire psychopathe sous certains points – mais ses femmes le sont aussi un peu. Mourir volontairement pour l’homme qu’elles aiment, imaginer comment décéder et écrire un journal pour les futures femmes de Féléor, c’est assez tordu. Et que dire du fait que, malgré qu’elles sachent que les femmes de Féléor meurent à la file, elles veulent tout de même l’épouser et l’aimer.
L’histoire est certes un peu tordue – tout comme l’histoire de base – mais elle n’en reste pas moins intéressante. J’ai bien aimé ce roman qui n’avait pourtant pas voie à en être un et ni à être publié, ce qui le rend d’autant plus intéressant. En plus de cela, j’ai été surprise de la sexualité qui ressort de l’histoire mais aussi de la violence à certains moments. En fait, le roman est tout simplement surprenant parce que je ne m’attendais à rien de ce que j’ai lu. Ni l’écriture, ni l’histoire, ni la manière dont s’est tourné, ni la sexualité et la violence du roman n’était ce que j’attendais en le commençant mais j’ai beaucoup aimé.
« C’est un geste singulier que de tenter de traduire sa pensée en mots. Jamais il n’y a de mots assez précis pour la précision d’une pensée. »
En résumé, ce roman sort un peu de mes lectures habituelles mais j’ai bien aimé. Découvrir l’histoire de Barbe bleue de cette manière, c’était vraiment top et je suis ravie d’avoir découvert Les sangs.
La page en folie 